Trente ans après, par où commencer pour aborder la question du génocide des Tutsi au Rwanda ? Comment articuler les faits et les archives au travail mémoriel ? Comment étudier la question de la justice et de la réparation post-génocide ? En ce jour de commémoration, nous vous proposons 33 pistes pour s’orienter.
Comment écrire pour ceux qui ont été massacrés ? Cette question hante l’œuvre de Scholastique Mukasonga qui a érigé des « tombeaux de papiers » pour les 37 membres de sa famille assassinés pendant le génocide des Tutsi. Dans ce long entretien, la romancière revient sur son parcours, son éveil à la littérature et sa volonté d’articuler par la langue les passés et le présent du Rwanda.
Si le Sahel s’embrase, l’Europe sera la première touchée.
L’attentat de Moscou a remis Daesh au centre du jeu. Alors que la guerre s’est étendue de l’Ukraine à Gaza, c’est en Afrique que la disruption non-westphalienne est peut-être la plus imminente. Pour l’instant, nous ne sommes pas prêts à faire face au choc.
Aujourd’hui, mardi 23 avril en fin de journée, le Sénat américain devrait voter en faveur du projet de loi d’aide à l’Ukraine bloqué au Congrès depuis six mois. Sur de nombreux points, l’aide américaine seule ne sera pas suffisante pour garantir une victoire à l’Ukraine. Au total, l’armée bénéficiera de 23,17 milliards de dollars d’aide militaire directe sur les 60,84 contenus dans le texte.
Le 18 avril le gouvernement Milei a fait savoir par le biais d’un communiqué du ministère de la Défense que l’Argentine « entame le processus d’adhésion à l’OTAN en tant que partenaire global ». Une décision qui confirme le ré-alignement entrepris par le pays depuis l’arrivée au pouvoir de son nouveau président.
Dans un remarquable changement de cap, le speaker républicain de la Chambre Mike Johnson a finalement dévoilé mercredi 17 avril son projet de loi d’assistance à l’Ukraine, retenu depuis six mois. Les raisons – encore obscures – derrière ce revirement semblent toutes converger vers le slogan trumpiste America First : pour la première fois, Johnson a reconnu que 80 % des dépenses bénéficiaient à l’armée et à l’industrie américaine.
Dans la nuit du vendredi 5 avril, la police équatorienne a fait irruption dans les locaux de l’ambassade du Mexique à Quito pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas — arrêté pour corruption et à qui le gouvernement mexicain avait accordé l’asile politique. Mexico a depuis annoncé rompre ses relations diplomatiques avec l’Équateur. Guillaume Long, ancien ministre équatorien des Affaires étrangères, revient sur cette séquence d’une extrême gravité — qui pourrait déstabiliser politiquement la région.
Israël a conduit dans la nuit une attaque contenue et limitée autour de la ville d’Ispahan, en Iran, et dans le sud de la Syrie. Si une telle riposte pourrait mettre fin à la séquence de confrontation ouverte entre Tel-Aviv et Téhéran depuis le 1er avril, le scénario d’une nouvelle escalade n’est pas à exclure.
John Allen Gay livre 10 clefs pour déterminer la forme qu’elle pourrait prendre.
D’après nos calculs, l’Iran aurait dépensé environ 49 millions de dollars pour son attaque contre le territoire israélien. C’est sept fois moins que les 345 millions dépensés par Israël, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Jordanie pour abattre les drones et missiles lancés par Téhéran.
L’heure de la grande explication n’est pas encore venue, du moins du point de vue de la République islamique — mais le risque d’une escalade incontrôlée n’est pas écarté. Dans l’engrenage d’une guerre totale, avec ses 150 000 roquettes et missiles pointés sur Israël, le Hezbollah reste l’arme de dissuasion la plus massive dont dispose Téhéran.
Une étude de fond signée Christophe Ayad, auteur de Géopolitique du Hezbollah (PUF).
Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, l’Iran, avec le soutien de ses proxies, a lancé une attaque d’une envergure inédite sur le territoire israélien. Si des projectiles sont partis des territoires irakien, syrien, libanais et yéménite, l’Arabie saoudite, la Jordanie et les Émirats arabes unis ont quant à eux contribué directement à la défense d’Israël. Nous publions deux cartes exclusives sur la nouvelle géopolitique du Moyen-Orient.
Le long parcours des élections législatives indiennes s’ouvre aujourd’hui, vendredi 19 avril, marquant le début de l’opération électorale la plus impressionnante de l’année 2024.
Entre le 19 avril et le 1er juin, près de 970 millions d’électeurs sont appelés aux urnes à l’occasion de sept phases de vote qui se dérouleront pendant près d’un mois et demi.
Nous vous proposons une synthèse en 10 points et visualisations pour comprendre ce processus hors norme.
Aujourd’hui, mercredi 10 avril, des élections législatives ont lieu en Corée du Sud pour renouveler les 300 députés de l’Assemblée nationale. Vues comme un référendum sur le mandat du président Yoon Suk-yeol, au pouvoir depuis 2022, elles ont lieu dans un contexte de polarisation croissante où les clivages politiques traditionnels pourraient être renversés.
La popularité de Pékin parmi les habitants des pays d’Asie du Sud-Est est passée de 38,9 % en 2023 à 50,5 % cette année, devenant le choix d’alignement préféré dans la région, devant les États-Unis. L’Union européenne reste, avec le Japon, l’option privilégiée face aux incertitudes. Nous faisons le point sur le sondage publié le 2 avril par l’Institut ISEAS-Yusof Ishak.
L’île de Taïwan a été frappée dans la matinée par un séisme de magnitude 7,4 — soit le plus puissant depuis un quart de siècle. Le géant de la fabrication de semi-conducteurs, TSMC, a annoncé interrompre temporairement ses activités. Un effondrement des capacités de production aurait un impact global catastrophique, mais il reste improbable à ce stade.
Pour affirmer sa domination, l’URSS a mené une série de déplacements de population forcés tout au long de son existence. En Europe orientale, les mémoires de ces déportations constituent, à des degrés variables selon les pays, un socle commun des identités nationales.
Dans un nouvel épisode de notre série « Violences impériales », Céline Marangé interroge Alain Blum, Catherine Gousseff et Emilia Koustova sur les déportations staliniennes avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
Pour contrer l’Occident, l’architecte intellectuel de la ligne dure du Kremlin a un concept : la « Majorité mondiale ». Dans un rapport en 55 pages, Sergueï Karaganov expose point par point sa stratégie pour « articuler les échelles », arsenaliser le Sud global et assurer l’hégémonie russe sur la planète. Nous publions intégralement et pour la première fois en français le document de politique étrangère russe le plus complet et le plus important depuis la doctrine Primakov—commenté par Marlène Laruelle.
Hier, dans la nuit, une nouvelle a commencé à circuler sur les réseaux sociaux : selon des sources israéliennes, la princesse Salma bint Abdullah, troisième enfant du roi Abdullah et de la reine Rania de Jordanie et pilote de chasse dans l’armée de l’air jordanienne, aurait abattu six drones iraniens traversant l’espace aérien du royaume en direction d’Israël. L’analyse de cette fake news permet de comprendre l’une des questions les plus centrales de cette séquence : que se passe-t-il au sein des sociétés arabes et musulmanes lorsque les autorités décident de protéger Israël ?
En appel de sa condamnation, l’opposant Vladimir Kara-Murza n’a pas eu le droit de s’adresser physiquement au tribunal. Des profondeurs de la colonie pénitentiaire où l’a enfermé illégalement le régime de Poutine pour avoir critiqué la guerre, il a envoyé une déclaration écrite. Son message est simple et doit être entendu : Poutine ne représente pas ces Russes qui résistent. Face au dictateur, il y aura une Russie d’après.
Lors du Conseil européen des 29 et 30 juin, Giorgia Meloni a tenté une médiation avec les premiers ministres polonais et hongrois sur le vote sur le nouveau règlement sur l’asile et la migration, qui avait déjà été adopté par les ministres de l’intérieur au début du mois de juin. Elle n’y est pas parvenue.
Hier, 14 février, les ministres des Finances des pays de l’Union se sont réunis pour s’accorder sur la révision des règles budgétaires européennes, proposée le 9 novembre 2022 par la Commission. Les propositions avancées par l’Allemagne pourraient néanmoins délayer la réforme.
Aujourd’hui sort la deuxième saison de la série à succès Parlement. En croisant la dimension pédagogique, l’humour et une intrigue serrée qui assume de montrer de la conflictualité au sein des institutions européennes, cette deuxième saison tient le pari de la première. Le point de vue d’Olivier Costa.
De l’Ukraine à Gaza, l’Autriche veut utiliser sa neutralité comme un levier : au cœur d’une Europe qui se réarme, elle ambitionne d’être une puissance de paix.
Pour comprendre comment, nous avons interrogé le chancelier fédéral Karl Nehammer sur la stratégie de Vienne afin de peser dans le nouveau cycle politique et jouer de son statut particulier pour bâtir un pont avec le Sud.
En Allemagne, la triste normalisation de l’extrême droite inquiète. Mais en dépit de la vague massive de protestations citoyennes, l’ascension de l’AfD semble irrésistible. Quelles sont ses réelles chances de succès ?
Dans l’année des grandes élections, le Grand Continent lance son podcast « Décoder 2024 ». Pour ce troisième épisode, Claire Demesmay et Pascal Thibaut font le point sur un phénomène qui pourrait faire trembler l’Europe.
Aujourd’hui, mardi 26 mars, les députés libéraux de la Coalition civique vont déposer une motion visant à traduire devant le Tribunal d’État Adam Glapiński, actuel gouverneur de la banque centrale polonaise et figure de l’ère du parti Droit et justice (PiS). Les querelles judiciaires entre les deux grands partis de Pologne se poursuivent.
« Nous sommes en guerre ». En attaquant directement la position attentiste du Chancelier Scholz sur l’Ukraine et en tendant la main au président de la République français, le chef de la puissante Union chrétienne démocrate (CDU), Friedrich Merz, qui avait ouvert la voie à un rapprochement avec l’AfD l’été dernier, a prononcé un discours fondateur. Son axe directeur : l’Allemagne doit être à nouveau capable de se défendre. Nous le traduisons.
En Ukraine, le front n’est pas gelé.
Malgré les faibles progressions territoriales, les deux armées se livrent toujours une guerre à grande échelle sur une ligne de contact qui s’étend sur 1 000 km. Avant l’intensification attendue de l’offensive russe d’ici l’été, Gustav Gressel fait le point sur l’état du front, les capacités des deux armées et les scénarios envisageables en 10 pronostics.
Les ministres des Affaires étrangères des États membres se réunissent aujourd’hui, 22 avril à Luxembourg. Alors que la chambre basse du Congrès américain a voté samedi en faveur du projet de loi comportant 61 milliards d’aide à l’Ukraine, la pression monte pour que les États membres fournissent plus d’aide militaire à Kiev, particulièrement des systèmes de défense aérienne.
Incendire, le dernier livre d’Hélène Cixous, part de l’expérience vécue d’un méga-feu pour remonter le fil de ses vies.
Dans une conversation fleuve avec le critique d’art Hans Ulrich Obrist, elle jette des ponts entre la permanence d’un ailleurs très ancien et le motif tout proche de la fin du monde pour penser son rapport à la langue et à l’inachevé — accompagnée par Montaigne, Kafka, Rilke, Ronsard, Moïse et la Méduse.
Ce mercredi, la Croatie renouvelait son parlement unicaméral, le Sabor. Une élection législative hors-normes marquée par un affrontement frontal entre le premier ministre sortant et le président en exercice Zoran Milanović.
Dans ce cinquième épisode de notre nouveau podcast « Décoder 2024 », nous décryptons la campagne et les résultats du vote croate avec Marijana Grbeša, professeure de sciences politiques à l’Université de Zagreb.
La mise en scène est particulièrement soignée. Le Chef d’état-major Herzi Halevi parle depuis la base aérienne de Nevatim, dans le sud du pays. Selon la propagande iranienne, l’attaque du 13-14 avril l’aurait mise hors d’état de nuire. En réalité, elle paraît prête. Prête pour quoi ? « L’Iran fera face à une riposte » dit le plus haut gradé de l’armée israélienne. Nous traduisons ses mots prononcés en hébreu dans la soirée du 15 avril et diffusés largement en Israël. Il faut les lire avec attention alors que Tel Aviv prépare un plan.
« La plus grande oasis de la région. »
Loin d’être une enclave, Gaza a été pendant des siècles une cité prospère, un pont entre l’Afrique et l’Asie et un pivot vers l’Égypte. Il est urgent d’apprendre et de reconnaître cette histoire. Le spécialiste du monde arabe Asiem el Difraoui signe une perspective pour nous aider à démêler le choc du contemporain dans la longue durée.
Qu’est-ce que la « doctrine de la périphérie » ? Pourquoi l’Azerbaïdjan est-il si important pour Israël ? Comment Netanyahou a-t-il tiré parti du « dilemme de la divulgation » ?
Pour comprendre le grand contexte de la stratégie d’Israël depuis le 7 octobre, il faut faire une plongée au cœur de la machine sécuritaire de l’État : le Mossad. Cette conversation fleuve avec son ancien directeur — réalisée avant l’attaque du Hamas et la guerre à Gaza — offre des clefs sur les continuités sociologiques et stratégiques au sein de l’appareil de renseignement israélien.
Hier, jeudi 4 avril, Joe Biden a appelé Benyamin Netanyahou pour la première fois depuis la mort de sept humanitaires à Gaza en début de semaine. Après avoir menacé de conditionner l’assistance militaire américaine si des mesures n’étaient pas prises pour mettre fin au désastre humanitaire, le Premier ministre israélien a annoncé la réouverture de deux points de passage.
Selon les données annuelles publiées par le SIPRI lundi 22 avril, les dépenses militaires des pays de l’OTAN représentent 2 279 milliards de dollars, contre 109 milliards pour la Russie. En raison de l’assistance extérieure dont elle a bénéficié, l’Ukraine a quant à elle dépensé presque autant que la Russie pour sa défense : près de 100 milliards de dollars.
Selon une étude publiée dans la revue Nature, un conflit nucléaire global entre les États-Unis et la Russie provoquerait la mort de plus de 5 milliards de personnes dans les deux ans suivant l’impact. La majeure partie des victimes serait due à la famine provoquée par un hiver nucléaire.
Au premier trimestre 2024, Samsung a vu ses bénéfices augmenter de 931 % par rapport à l’an dernier. Le PDG de Nvidia Jensen Huang a été propulsé dans le top 20 des personnes les plus riches au monde. Le développement de l’IA et de ses applications a entraîné une hausse de la demande de puces qui semble pour le moment insatiable.
Qui a félicité Poutine ? Qui a contesté les résultats d’une élection fabriquée ?
De l’Inde à la Turquie, de l’Union européenne au Vatican, le vote en Russie est une occasion unique pour étudier le positionnement de ses alliés et de ses adversaires. Nous publions une carte et une série de tableaux synthétiques, les premiers dans leur genre, pour analyser les réactions de l’ensemble des États le 21 mars à 19h00 (Paris) à la réélection de Vladimir Poutine.
Aujourd’hui, les ministres des affaires étrangères des huit pays nordiques et baltiques se réunissent sur l’île suédoise de Gotland, en format NB8 (Nordic-Baltic Eight). Lancé dans les années 1990, ce format a vu une coopération renforcée en matière de défense depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. C’est la première fois que l’intégralité des pays est dans l’OTAN, cette réunion ouvre donc une séquence avec le sommet de Washington de juillet.
Au Royaume-Uni, le Brexit a retourné l’État de l’intérieur.
La sortie de l’Union a modifié la forme, la taille et les capacités de l’État britannique. Cette révolution silencieuse, bureaucratique, n’est pas encore achevée — mais les premières traces sont bien visibles. Dans cette étude fouillée, le centre UK in A Changing Europe montre, graphiques inédits à l’appui, à quoi ressemble l’État post-Brexit.
Des lendemains qui chantent… Aujourd’hui, 29 mars, cela fait exactement sept ans que le Royaume-Uni, à l’époque dirigé par Theresa May, a déclenché l’article 50 du traité de l’Union européenne. Pour l’occasion, nous vous proposons une plongée dans l’imaginaire pro-Brexit avec la traduction inédite de ce texte de Daniel Hannan, qui fut l’un de ses militants les plus enragés : trois jours avant le vote, il y décrivait le Royaume-Uni de 2025 comme un pays de cocagne. Une lecture nécessaire pour saisir la vision du monde qui continue de dominer le parti conservateur britannique.
Le 13 mars, Geert Wilders, chef du parti d’extrême-droite PVV arrivé en tête lors des élections législatives de novembre, s’est dit prêt à renoncer (pour cette fois-ci) au poste de Premier ministre s’il n’est pas soutenu par l’ensemble des partis de sa coalition. Les Pays-Bas se dirigent-ils vers un gouvernement de technocrates et d’experts à l’italienne ?