Ankara a annoncé des « exercices d’artillerie » pour mardi prochain. Pendant ce temps, les manœuvres conjointes de la Grèce, de Chypre, de la France et de l’Italie se poursuivent, suite aux activités « de passage » du navire Durand De La Penne (et du USS Winston Churchill) avec des unités turques. En plus de la diplomatie, l’Allemagne y met aussi les bateaux : la frégate Hambourg participe à Irini, la mission pour la Libye que la Turquie désapprouve.
Dans le prolongement des récents événements en Méditerranée orientale, cette semaine s’ouvre sur de dangereuses perspectives dans les relations entre la Turquie, la Grèce et Chypre.
Surfant sur la colère d’une Tunisie à bout de souffle, Kaïs Saïed a incarné l’espoir populiste dans un contexte politique instable. Élu à l’automne 2019 à la plus haute fonction de l’État, ses promesses se heurtent à la réalité de la double crise économique et sanitaire. La rhétorique souverainiste du nouveau président peine à se concrétiser alors que le paysage politique, perméable aux événements géopolitiques étrangers, retrouve ses antagonismes d’antan.
Rome n’est plus dans Rome : le double tropisme méditerranéen et africain de la politique étrangère italienne
Afriques Subsahariennes MéditerranéeAujourd’hui, c’est la Méditerranée et les sables infinis du Sahel qui attirent l’attention sur l’Italie, du fait de sa présence diplomatique et militaire au Niger depuis 2018. Cette insertion dans le pré carré français ne s’est pas faite sans mal mais elle permet la redécouverte du poids de l’Italie en Libye. Les Français ont prêté peu d’attention pendant des décennies à l’expertise africaine de leur grande sœur latine et sont peu convaincus de ses apports martiaux. Pourtant, avec des effectifs qui ne sont pas considérables mais avec des combinaisons tactiques et politiques subtiles, l’Italie est présente militairement dans le monde des guerres.
Aujourd’hui, un an après jour pour jour, nous commémorons le carnage du 2 juillet 2019 dans un camp de migrants en Libye. Dans la banlieue de Tripoli, à Tajoura, un centre de migrants était visé par un raid aérien, entraînant la mort d’au moins 53 personnes.
Lors d’une visite du président Abdelmajid Tebboune, le 2 juin, au ministère de la défense nationale à Alger, le général-major Said Chenegriha a « hautement valorisé » le contenu de l’avant-projet de révision constitutionnelle présenté le 8 mai par le chef de l’Etat, tout particulièrement « en ce qui concerne la possibilité de l’intervention de l’Armée Nationale Populaire (ANP) en dehors des frontières nationales. » Cet énième toilettage de la constitution de 1976 perpétue la confusion des pouvoirs au profit d’un homme providentiel, flatte le peuple et consacre le rôle de l’armée dans sa contre-révolution du Hirak.
En Libye, les premiers jours de juin ont semblé des années, au regard du nombre d’événements importants qui se sont produits. En une semaine environ, les forces fidèles au gouvernement de Tripoli (Accord national général ou GNA) ont repoussé l’Armée nationale libyenne (LNA) et ses alliés, dirigée par le général Haftar et liée à la Chambre des représentants de Tobrouk. À l’exception de Syrte, leur avance militaire remonte en gros le temps jusque début 2019, lorsque les forces de Haftar étaient pratiquement absentes de la région de Tripoli. Matteo Colombo, ISPI, analyse le nouveau rapport de force.
Le 3 mars dernier, Le Grand Continent a organisé une discussion sur la Russie de Poutine à l’Ecole Normale Supérieure à Paris, avec Galia Ackerman, Nicolas Tenzer et Pierre Vimont. En occasion de l’anniversaire des 20 ans au pouvoir du Président russe, nous proposons un compte rendu de l’événement.
A la suite du premier cas d’infection au COVID-19 sur le territoire libyen, le Gouvernement d’Union nationale et le gouvernement du Cyrénaïque ont respectivement adopté une série de mesures afin d’endiguer la menace sanitaire. Cependant, les affrontements ont repris aux abords de Tripoli, et les récents rapprochements entre d’un côté Damas et Abu Dhabi, et d’un autre entre Damas et Benghazi (vraisemblablement soutenue par Moscou) pourraient alimenter l’escalade d’ingérences étrangères dans la bataille de Tripoli.
Quand les mouvements terroristes, les gangs et les groupes d’insurgés s’engagent dans la lutte contre le coronavirus
Politique Santé publiqueDans le monde entier, dans des régions où le gouvernement a perdu tout pouvoir, des groupes criminels, des mouvements insurgés et des organisations terroristes luttent activement contre la pandémie. Cet article analyse leurs méthodes et motivations.