Paris. Sur le plan sanitaire comme sur le plan politique et diplomatique, la valse et la confrontation des doctrines continuent en cette période de pandémie.

  • La volatilité des doctrines de lutte contre la pandémie est due à l’incertitude qui caractérise la crise actuelle. Que ce soit sur le confinement ou sur la politique de dépistages, les évolutions sont rapides et les revirements fréquents.1
  • Géopolitique des aides internationales : après Pékin, Moscou a lancé l’opération « Bons baisers de Russie », apportant matériel, personnel médical et soldats sur le sol italien. Un moyen de gagner l’opinion publique dans d’un pays où les investissements chinois se multiplient.2
  • Au début de l’épidémie en Chine, l’Union avait livré 56 tonnes de matériel médical. Toutefois, en contrast avec la mise en scène de l’aide chinois qu’on témoigne aujourd’hui, selon une source proche du dossier, les responsable chinois avait demandé aux européens « d’être discrets ». 
Annexion de la Crimée, la Russie conserve une image négative en Europe
  • Le manque de masques rappelle la nécessité d’une stratégie industrielle européenne. L’Europe a les capacités d’accélérer sa production de masques et des matériaux qui les composent (les médias filtrants fondus-soufflés). Il s’agit de sortir de la dépendance à l’égard de la Chine, dont la production ne pourra par ailleurs pas satisfaire la demande intérieure et extérieure croissante à laquelle elle fait face.3
  • L’ampleur des coopérations sanitaires intra-européennes ne doit pas être minimisée : attention à ne pas résumer la géopolitique des aides à la Russie et la Chine. Les coopérations régionales et transfrontalières se sont renforcées depuis le début de la crise.4
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  • Un cas exemplaire  : Le 8 avril, le départ de Mauro Ferrari de la tête du Conseil Européen de la Recherche (CER) a été présenté par le Financial Times comme une démission en protestation face aux « défaillances » de coordination des institutions européennes, récit repris immédiatement dans le même sens par de nombreux médias européens5. La réalité est tout autre : ce sont les membres du CER qui ont voté à l’unanimité sa démission, listant une série de lacunes le concernant, dont le cumul d’activités universitaires et commerciales.6
  • Que nous révèle « l’affaire Ferrari » ? La politique européenne est principalement suivie par un média non européen pouvant refléter des intérêts divergents. D’où la nécessité de médias européens à force de frappe au moins égale.