La réunion qui s’est tenue le 20 mai 2021 a marqué le début de la présidence tournante du Conseil de l’Arctique par la Russie. Plusieurs éléments laissent penser que le pays entend promouvoir ses intérêts dans la région, tout en jouant la carte du multilatéralisme et de la coopération avec les pays membres.
Pour la première fois cette année, un commissaire européen a assisté en personne à l’édition de l’Assemblée du cercle polaire arctique. Signe d’une approche prudente de Bruxelles à l’égard de la région.
L’Islande dit vouloir se concentrer sur quatre thématiques majeures lors de sa présidence au Conseil de l’Arctique afin de promouvoir la prospérité et la sécurité dans un contexte où la région est sujette à de plus en plus d’éléments conflictuels.
À l’occasion d’une réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, Mike Pompeo a délivré un discours remarqué, évoquant la « nouvelle ère d’engagement stratégique » dans laquelle serait entrée la région. Le ton est donné pour la suite de son propos qui épingle la Chine, la Russie, mais évoque aussi les passages maritimes… sans évoquer des changements climatiques.
Pour la première fois, la réunion entre les ministres des Affaires étrangères des huit pays membres du Conseil de l’Arctique s’est conclue sans une déclaration commune, à cause de l’opposition des États-Unis à la référence au changement climatique. Si la querelle dérive d’une approche plus intransigeante de Washington, elle est plutôt isolé, puisque les autres pays de la régions souhaitent maintenir le dialogue ouvert et calmer les tensions.
« Arctic, Territory of Dialogue » : la coopération politique comme condition au développement économique
NordiquesLe Forum International Arctique, qui a eu lieu le 9-10 avril à Saint Pétersbourg, a montré la claire intention de la Russie d’intensifier le développement économique en direction de la région, d’importance stratégique pour Moscou, et l’intérêt des pays riverains dans la coopération circumpolaire. Signaux faibles de l’internationalisation croissante des enjeux arctiques.
Le réchauffement climatique a augmenté l’importance de l’Arctique dans les affaires internationales, mais les cinq États côtiers de l’océan Arctique cherchent de maintenir leur influence en imposant une conception de l’océan fondée sur le droit de la mer et l’accès aux ressources restreint aux États souverains.