Serhii Plokhy, Lost Kingdom. The Quest for Empire and the Making of the Russian Nation, Basic Books, 2017

« En 2014, la Russie a annexé la Crimée et a tenté de s’emparer d’une partie de l’Ukraine – ce qui n’est que la dernière manifestation d’un effort séculaire visant à étendre les frontières russes et à créer une nation pan-russe. Dans Lost Kingdom, l’historien Serhii Plokhy soutient que nous ne pouvons comprendre la confluence de l’impérialisme et du nationalisme russes aujourd’hui qu’en nous plongeant dans l’histoire de cette nation. Couvrant plus de 500 ans, de la fin de la domination mongole à nos jours, Plokhy montre comment les dirigeants russes, d’Ivan le Terrible à Joseph Staline en passant par Vladimir Poutine, ont exploité les formes existantes d’identité, de guerre et d’expansion territoriale pour parvenir à la suprématie impériale. »

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Timothy Snyder, La reconstruction des nations, Gallimard, 2017

« Dans ce livre de 2003 devenu un classique, Timothy Snyder retrace, sur une durée de plus de quatre siècles, la construction et la reconstruction de l’idée de nation dans l’Europe du Nord-Est.

À l’orée de l’ère moderne, en 1569, la création de la République polono-lituanienne, dite aussi des Deux Nations, couvrant les territoires polonais, bélarusse, ukrainien et balte actuels, correspondait à une vision de la nation ouverte, fondée sur la citoyenneté et tolérante envers les langues et les religions. Elle acceptait en outre les diverses allégeances politiques en vigueur sur ces territoires. Selon l’historien américain, cette formule s’est brisée avec la révolution polonaise de 1863 et l’émergence du nationalisme moderne, qui lui a substitué une conception de la nation ethnique, linguistique et religieuse. Cette dernière ne tardera pas à susciter d’innombrables atrocités, qui culmineront, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dans les provinces de Galicie et de Volhynie, avec les effroyables nettoyages ethniques réciproques entre Polonais et Lituaniens.

La synthèse de cette histoire de longue durée, Timothy Snyder la trouve dans le fait que, quelque amère qu’ait été la reconstruction de ces nations, une politique polonaise sage et ambitieuse a abouti, après la chute du communisme, à l’abandon des revendications territoriales entre voisins orientaux, au gel des frontières issues de la décomposition de l’Union soviétique et à la construction de l’avenir par une intégration à l’Ouest (OTAN et Union européenne). Selon Timothy Snyder, le legs de la vieille République polono-lituanienne protomoderne reste ainsi visible à qui se donne la peine de regarder sous les cendres de la géopolitique moderne. »

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Faith Hillis, Children of Rus’. Right-Bank Ukraine and the Invention of a Russian Nation, Cornell UP, 2017

« Dans Children of Rus’, Faith Hillis fait revivre un chapitre presque oublié de l’histoire de l’empire tsariste et de ses frontières du sud-ouest. La rive droite, ou côté ouest, du fleuve Dniepr – qui se trouve aujourd’hui au cœur de l’État indépendant d’Ukraine – fut l’une des dernières acquisitions territoriales de l’empire russe, annexée seulement à la fin du XVIIIe siècle. Pourtant, au cours du long XIXe siècle, cette région nouvellement acquise, située à près de mille kilomètres de Moscou et de Saint-Pétersbourg, a donné naissance à un puissant mouvement nationaliste russe. Prétendant restaurer les anciennes coutumes des Slaves de l’Est, les nationalistes russes du sud-ouest ont cherché à donner du pouvoir aux résidents orthodoxes ordinaires des régions frontalières et à diminuer l’influence de leurs minorités non orthodoxes.

La rive droite semble être un terrain peu propice à l’imagination nationaliste russe. C’était l’un des recoins les plus cosmopolites de l’empire, peu de ses habitants ayant le russe comme langue maternelle ou s’identifiant à la culture de l’intérieur de la Grande Russie. Néanmoins, à la fin du XIXe siècle, les nationalistes russes s’étaient solidement implantés dans la culture et la société éduquée du sud-ouest ; au cours de la première décennie du XXe siècle, ils se sont assurés un rôle de premier plan dans la politique locale. En 1910, avec l’aide de fonctionnaires sympathisants de Saint-Pétersbourg, les militants de la rive droite ont étendu leurs vues au-delà des régions frontalières, dans l’espoir d’étendre leur programme de nationalisation à l’ensemble de l’empire.

Explorant pourquoi et comment les régions frontalières du sud-ouest de l’empire ont produit le mouvement nationaliste russe le mieux organisé et le plus efficace sur le plan politique, Hillis propose une nouvelle interprétation audacieuse des relations entre l’État et la société sous le tsarisme en reconstituant le rôle qu’une région périphérique a joué dans la tentative de définir les caractéristiques essentielles du peuple russe et de son État. »

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Anne Applebaum, Famine rouge, Grasset, 2019

« La famine meurtrière qui frappa l’Ukraine au début des années 30 reste un des chapitres les moins explorés de l’Histoire soviétique. Anne Applebaum répare enfin cette injustice par un livre qui fera date. Elle impressionne par la somme des connaissances rassemblées et commentées  sur ce qui fut une véritable extermination de tout un peuple organisée par le Parti communiste soviétique sous Staline, mais aussi par son talent d’écrivain. Son récit des faits débute par l’histoire de la révolution ukrainienne en 1917 et celle du mouvement national qui en est issu, puis se poursuit par les premières décisions du Politburo sur la politique agricole à mener dans cette province si fertile de l’Union Soviétique jusqu’à la persécution systématique de l’élite ukrainienne. Le tableau brossé par Applebaum nous plonge de manière inédite dans les horreurs de la répression menée par le régime stalinien. Car cette famine «  organisée  » fit plus de 5 millions de victimes – dont 3.9 millions d’Ukrainiens, et l’héritage de cette mémoire que l’URSS a tenté d’éradiquer joue évidemment un rôle considérable dans les relations russo-ukrainiennes au temps présent.

Famine rouge s’impose par sa documentation incontestable, sa hauteur de vue et les perspectives qu’il dégage, c’est aussi un livre nécessaire pour comprendre un épisode tragique de l’Histoire du XXe siècle autant que la réalité politique actuelle de cette région du monde. »

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Serhii Plokhy, The Gates of Europe. A History of Ukraine, Basic Books, 2017

« Alors que l’Ukraine est engagée dans une lutte permanente avec la Russie pour préserver son intégrité territoriale et son indépendance politique, Serhii Plokhy explique que la crise actuelle est un cas de répétition de l’histoire : le conflit ukrainien n’est que le dernier d’une longue histoire de troubles liés à la souveraineté de l’Ukraine. Située entre l’Europe centrale, la Russie et le Moyen-Orient, l’Ukraine a été façonnée par des empires qui ont exploité la nation comme une passerelle stratégique entre l’Est et l’Ouest – des Romains et des Ottomans au Troisième Reich et à l’Union soviétique. Plokhy examine la quête d’identité de l’Ukraine à travers la vie de personnages historiques ukrainiens majeurs, de ses héros à ses conquérants. »

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Sabine Dullin, L’ironie du destin. Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991), Payot, 2021

« Les dirigeants de l’Empire russe puis soviétique n’ont cessé de lancer des politiques aboutissant à des résultats contraires. Les tsars voulurent agrandir, consolider et moderniser l’Empire en le russifiant et en lui donnant les contours d’un Etat-nation à l’européenne assorti d’un Empire colonial ; le résultat, ce furent des défaites, d’amples révoltes et l’éclatement de l’Empire en 1917. Les bolcheviks voulurent supprimer l’Empire et abolir l’État et les frontières ; le résultat, ce fut la constitution d’un vaste Empire autoritaire et bureaucratique derrière une frontière épaisse. En Union soviétique, une société socialiste devait être fondée, homogène et égalitaire, débarrassée du nationalisme et de la domination des Russes ; mais lorsque l’URSS s’effondra en 1991, la principale « réussite » du communisme avait été la consolidation de nations qui prirent alors leur indépendance et la restauration d’une Russie dominant son étranger proche. En sept dates clés, Sabine Dullin explique cette ironie du destin et nous aide à comprendre ce qui motive depuis plus de 150 ans notre plus puissant voisin. »

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Andreas Kappeler, Kleine Geschichte der Ukraine, C.H. Beck, 2019

« Ce livre qui revient sur les principales étapes de l’histoire ukrainienne oppose la perspective russocentrique dominante à une perspective ukrainienne et tente en même temps de réexaminer de manière critique les mythes nationaux ukrainiens. L’histoire des Ukrainiens du Moyen-Âge à nos jours n’est pas la seule à être présentée ; l’histoire des Polonais, des Russes, des Juifs et des Allemands vivant en Ukraine est également prise en compte. »

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Andreas Kappeler, Ungleiche Brüder. Russen und Ukrainer vom Mittelalter bis zur Gegenwart, C.H. Beck, 2022

« Depuis des siècles, Russes et Ukrainiens se considèrent comme des peuples frères, les Russes se voyant dans le rôle du grand frère. Ce livre raconte l’histoire de ces frères inégaux comme un jeu d’interdépendances et de dissociations. Il contribue notamment à la compréhension du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine.

L’annexion de la Crimée par la Russie et l’occupation consécutive de la région industrielle du sud-est de l’Ukraine par des milices dirigées par la Russie au printemps 2014 ont déclenché un conflit militaire entre ces États, qui se poursuit encore aujourd’hui. Depuis le XVIIIe siècle, une asymétrie croissante est apparue dans les relations entre ces peuples étroitement liés. Elle a culminé avec le fait qu’au XIXe siècle, la Russie ne reconnaissait pas les « Petits Russes », nom officiel des Ukrainiens à l’époque, comme une nation à part entière avec une histoire distincte de celle de la Russie. Cette vision s’est maintenue en Russie jusqu’à aujourd’hui et est également répandue en Occident. »

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Alexandra Goujon, L’Ukraine : de l’indépendance à la guerre, Le Cavalier Bleu, 2021

« Depuis une dizaine d’années, l’Ukraine apparaît régulièrement sur le devant de la scène internationale, que ce soit pour ses mouvements protestataires, ou à propos de l’annexion de la Crimée par la Russie et du conflit à l’est du pays, semblant constituer le théâtre d’une nouvelle guerre froide qui cristallise les tensions entre la Russie et les nations occidentales.

Les événements récents sont aussi l’occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays est lacunaire, se limitant souvent aux clichés d’une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l’URSS et d’une suite de gouvernants entachés par une corruption massive. Partant de ces idées reçues, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine, terre de contrastes. »

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Gerard Toal, Near Abroad. Putin, the West and the Contest over Ukraine and the Caucasus, Oxford University Press, 2017

« L’intervention de Vladimir Poutine dans le conflit entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud à l’été 2008 a rapidement été reconnue par les analystes occidentaux comme une tentative de la Russie d’accroître sa présence et sa puissance dans l' »étranger proche », c’est-à-dire les États indépendants de l’ancienne Union soviétique que la Russie considère toujours comme ses pupilles. Bien que la récession économique mondiale qui a débuté en 2008 ait relégué l’incident à l’arrière-plan, la Russie est revenue sur le devant de la scène six ans plus tard en envahissant et en annexant la Crimée, région abritant une forte population russe. Contrairement à l’épisode précédent de la Géorgie, ce nouveau conflit a généré une crise d’ampleur mondiale, obligeant les pays européens à repenser leur relation avec la Russie et leur dépendance à son égard en matière d’approvisionnement énergétique.

Dans Near Abroad, Gerard Toal analyse les récentes actions offensives de la Russie dans son “étranger proche” en se concentrant en particulier sur la manière dont l’Occident et la Russie se sont appuyés sur les tropes rhétoriques et émotionnels de l’époque de la guerre froide qui déforment autant qu’ils clarifient la situation. En réponse à l’agression russe, les critiques américains se sont rapidement tournés vers des concepts éprouvés tels que les « sphères d’influence » pour condamner le Kremlin. De son côté, la Russie a renoué avec sa longue tradition de critique du libéralisme et de la dégénérescence de l’Occident pour rationaliser son comportement. C’est cette tendance à recourir aux cadres conceptuels des époques précédentes qui a conduit les conflits à « sauter d’échelle », passant rapidement du niveau local au niveau mondial. Les ambiguïtés et les contradictions qui résultent de l’utilisation par les nations des arguments géopolitiques traditionnels – enracinés dans la géographie et le territoire – contribuent à l’escalade de ces conflits. »

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Ofer Fridman, Russian ‘Hybrid Warfare’. Resurgence and Politicisation, Hurst, 2018

« Au cours de la dernière décennie, la « guerre hybride » est devenue un terme nouveau mais controversé dans les lexiques militaires, universitaires, politiques et professionnels, destiné à suggérer une sorte de mélange entre différents moyens et méthodes de confrontation militaires et non militaires. Les abondantes discussions sur cette notion ont été minées par le flou conceptuel et la manipulation politique, en particulier depuis le début de la crise ukrainienne au début de 2014.

Les spécialistes occidentaux de la défense et de la politique qui analysent les réponses russes à la crise se sont empressés de confirmer que la guerre hybride est la principale stratégie du Kremlin au XXIe siècle. Mais de nombreux stratèges et observateurs politiques russes respectés affirment que c’est l’Occident qui mène une guerre hybride, Gibridnaya Voyna, depuis la fin de la guerre froide.

Dans ce livre, Ofer Fridman propose une délimitation claire des débats conceptuels sur la guerre hybride. Qu’est-ce qui amène les experts russes à dire que l’Occident mène une Gibridnaya Voyna contre la Russie, et qu’entendent-ils par là ? Pourquoi les observateurs occidentaux prétendent-ils pour leur part que c’est le Kremlin se livre à une guerre hybride ? Et, au-delà de la terminologie, s’agit-il de quelque chose de véritablement nouveau ? »

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Paul D’Anieri, Ukraine and Russia. From Civilized Divorce to Uncivil War, Cambridge University Press, 2019

« Ce livre montre comment la séparation de l’Ukraine de la Russie en 1991, qualifiée à l’époque de « divorce civilisé », a conduit à ce que beaucoup appellent aujourd’hui une « nouvelle guerre froide ». Il affirme que le conflit s’est aggravé en raison de trois facteurs sous-jacents : le dilemme de sécurité, l’impact de la démocratisation sur la géopolitique et les objectifs incompatibles de l’Europe de l’après-guerre froide. Plutôt qu’une situation pacifique qui a été gâchée, D’Anieri soutient qu’il s’agissait de désaccords préexistants profondément ancrés qui n’ont pu être surmontés, ce qui a des implications préoccupantes pour la résolution du conflit ukrainien. »

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Kathryn E. Stoner, Russia Resurrected. Its Power and Purpose in a New Global Order, Oxford University Press, 2021

« La Russie se classe nettement derrière les États-Unis et la Chine selon les mesures traditionnelles de la puissance : PIB, taille et santé de la population, puissance militaire. Pourtant, 25 ans après son nadir du milieu des années 1990, consécutif à l’effondrement de l’URSS, la Russie est devenue une force extrêmement perturbatrice de la politique mondiale. Kathryn E. Stoner évalue la résurrection de la Russie et soutient que nous devrions regarder au-delà des moyens traditionnels de pouvoir pour évaluer sa force dans les affaires mondiales. En tenant compte de l’influence de la politique intérieure russe sous la direction de Vladimir Poutine sur sa politique étrangère, elle explique comment la Russie s’est battue pour revenir sur le devant de la scène internationale.

De la prise de la Crimée par la Russie à l’Ukraine à son soutien militaire au régime d’Assad en Syrie, le pays s’est réaffirmé comme une grande puissance mondiale. Stoner examine ces développements et bien d’autres pour aborder les grandes questions relatives au réveil de la Russie et à son avenir mondial. Les Russes sont plus riches que les Chinois, la dette est faible et la politique budgétaire est bonne malgré les sanctions et l’instabilité de l’économie mondiale. Le régime autocratique de Vladimir Poutine ne rencontre pratiquement aucune opposition intérieure organisée. Pourtant, soucieuse de maintenir le contrôle sur son territoire, la Russie de Poutine utilise également ses diverses capacités de pouvoir pour étendre son influence à l’étranger. Les conséquences en sont évidentes dans la perturbation de la politique aux États-Unis, en Syrie et au Venezuela, pour n’en citer que quelques exemples. »

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Emmanuelle Armandon, Géopolitique de l’Ukraine, Puf, 2016

« Depuis novembre 2013, l’Ukraine est au cœur de l’une des plus graves crises que le monde ait connues depuis la fin de la guerre froide. À l’origine de ces événements ? Son rapport à l’Europe d’un côté, à la Russie de l’autre.

Dans cet essai, Emmanuelle Armandon se donne pour objectif d’interroger l’évolution des relations que Kiev entretient avec ses deux principaux partenaires depuis 1991. Décrivant les grandes étapes qui ont marqué la politique étrangère du pays, elle met en lumière la complexité et la pluralité des jugements que les citoyens portent sur les grandes orientations qu’ont impulsées les gouvernements successifs. Preuve que la construction de ce jeune État, né après soixante-dix ans de soviétisme, est loin d’être achevée… »

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Michel Eltchaninoff, Dans la tête de Vladimir Poutine, Actes Sud, 2015

« Et si la philosophie russe nous aidait à comprendre la stratégie de Vladimir Poutine ? Cette idée n’a rien d’absurde, tant les prophètes du conservatisme, de “la Voie russe” et de “l’empire eurasiatique” ont le vent en poupe au Kremlin et le soutien de toutes les extrêmes-droites européennes, le FN en tête ! »

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Timothy Frye, Weak Strongman : The Limits of Power in Putin’s Russia, Princeton University Press, 2021

« Les médias et le débat public ont tendance à considérer la politique russe comme le reflet direct de l’apparente omnipotence de Vladimir Poutine ou de l’histoire et de la culture uniques de la Russie. Pourtant, la Russie ressemble remarquablement à d’autres autocraties – et le fait de le reconnaître met en lumière les limites inhérentes au pouvoir de Poutine. Weak Strongman remet en question les idées reçues sur la Russie de Poutine, en soulignant les compromis difficiles auxquels le Kremlin est confronté sur des questions allant de la fraude électorale et de la répression à la propagande et à la politique étrangère.

S’appuyant sur trois décennies d’expérience et de recherches sur le terrain, ainsi que sur les idées d’une nouvelle génération de chercheurs en sciences sociales qui n’ont guère été prises en compte en dehors du monde universitaire, Timothy Frye révèle tout ce que nous ignorons de la Russie d’aujourd’hui lorsque nous nous concentrons uniquement sur Poutine ou sur l’exceptionnalisme russe. Il apporte une nouvelle compréhension à une foule de questions cruciales : Quelle est la popularité de Poutine ? La propagande russe est-elle efficace ? Pourquoi les relations avec l’Occident sont-elles si tendues ? Les cyber-guerriers russes peuvent-ils vraiment faire basculer des élections à l’étranger ? En répondant à ces questions et à d’autres, M. Frye propose une réévaluation de la politique russe, qui met en lumière les difficultés à gouverner la Russie et la nature de l’autocratie moderne. »

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Timothy Snyder, The Road to Unfreedom. Russia, Europe, America, Penguin Random House, 2018

« Avec la fin de la guerre froide, la victoire de la démocratie libérale semblait définitivement acquise. Des observateurs ont proclamé la fin de l’histoire, confiants dans un avenir pacifique et mondialisé. Cette foi était mal placée. L’autoritarisme est revenu en Russie, Poutine ayant trouvé dans les idées fascistes un utile instrument pour asseoir la domination ploutocratique. Dans les années 2010, il s’est propagé d’est en ouest, aidé par la guerre russe en Ukraine et la cyberguerre en Europe et aux États-Unis.

La Russie a trouvé des alliés parmi les nationalistes, les oligarques et les radicaux du monde entier et sa volonté de dissoudre les institutions, les États et les valeurs occidentales a trouvé un écho au sein même de l’Occident. La montée du populisme, le vote britannique en faveur du Brexit et l’élection de Donald Trump étaient tous des objectifs russes dont la réalisation révèle la vulnérabilité des sociétés occidentales.

Comprendre ce défi, c’est voir, et peut-être renouveler, les vertus politiques fondamentales offertes par la tradition et exigées par l’avenir. En révélant les choix difficiles qui s’offrent à nous – entre l’égalité et l’oligarchie, l’individualité et la totalité, la vérité et le mensonge -, Timothy Snyder nous permet de mieux comprendre les fondements de notre mode de vie et nous offre une voie à suivre dans une période de terrible incertitude. »

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Peter Conradi, Who Lost Russia ? How the World Entered a New Cold War. Oneworld, 2018

« L’effondrement de l’Union soviétique en 1991 a été salué comme le début d’une nouvelle ère de paix et de coopération entre l’Est et l’Ouest. Mais dans les années qui ont suivi, la Russie a fait des incursions en Géorgie, en Ukraine et en Syrie, laissant les puissances occidentales désemparées. Qu’est-ce qui a mal tourné ?

S’appuyant sur des entretiens exclusifs avec des acteurs clés, Peter Conradi examine les moments cruciaux du dernier quart de siècle et indique comment remettre les relations sur les rails avant qu’il ne soit trop tard. Who Lost Russia ? fournit le contexte essentiel pour comprendre la relation étrange et changeante entre l’Amérique de Trump et la Russie de Poutine. »

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Tim Judah, In Wartime. Stories from Ukraine, Penguin and Random House, 2016

« Depuis la violente révolution de 2014 en Ukraine, suivie de l’annexion de la Crimée par la Russie, le pays est en guerre. La désinformation règne, plus de deux millions de personnes ont été déplacées et les Ukrainiens s’affrontent sur un deuxième front : la guerre cruciale contre la corruption.

Tim Judah met à nu les événements qui ont monté les voisins les uns contre les autres et embourbé le deuxième plus grand pays d’Europe dans un conflit apparemment sans fin. À Lviv, la capitale culturelle de l’Ukraine occidentale, des mères s’occupent des tombes de leurs fils tués à l’autre bout du pays. Sur le Maidan, la place où ont débuté les manifestations qui ont renversé le président Ianoukovitch, les pamphlétaires, les recruteurs, les musiciens de rue et les mascottes se disputent l’attention. À Donetsk, les civils qui ont acclamé le président russe Poutine voient leurs espoirs anéantis lorsqu’ils réalisent qu’ils ont été piégés dans la zone crépusculaire d’un conflit gelé. »

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Rajan Menon et Eugene B. Rumer, Conflict in Ukraine. The Unwinding of the Post–Cold War Order, MIT Press, 2015

« Le conflit actuel en Ukraine a engendré la plus grave crise entre la Russie et l’Occident depuis la fin de la guerre froide. Il a mis en péril la sécurité européenne, soulevé des questions sur l’avenir de l’OTAN et mis fin à l’un des projets les plus ambitieux de la politique étrangère des États-Unis, à savoir l’établissement d’un partenariat avec la Russie. Il menace également de saper les efforts diplomatiques des États-Unis sur des questions allant du terrorisme à la prolifération nucléaire. Et en l’absence de négociations directes, chaque partie fait le pari que la pression politique et économique obligera l’autre à céder en premier. Pris dans ce dangereux jeu de la poule mouillée, l’Occident ne peut se permettre de perdre de vue l’importance de relations stables avec la Russie.

Ce livre replace le conflit dans une perspective historique en examinant l’évolution de la crise et en évaluant ses implications tant pour la péninsule de Crimée que pour les relations de la Russie avec l’Occident de manière plus générale. Experts en relations internationales des États post-soviétiques, les politologues Rajan Menon et Eugene Rumer montrent clairement les enjeux de l’Ukraine, expliquant les principaux défis économiques, politiques et sécuritaires et les perspectives pour les surmonter. Ils discutent également des précédents historiques, esquissent les résultats probables et proposent des politiques pour sauvegarder les relations américano-russes à l’avenir. »

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Crédits
Toutes les citations sont des extraits des quatrièmes de couverture rédigées par les éditeurs.