Aujourd’hui, mercredi 3 juin, l’Italie devancera la quasi-intégralité de ses voisins et ouvrira ses aéroports et ses frontières aux voyageurs européens.

  • Une ouverture des frontières très progressive : une position commune pourrait être adoptée au niveau européen pour l’ouverture sous conditions des frontières de l’espace Schengen, pas avant le 15 juin. En revanche, les frontières intra-Schengen devraient ouvrir, peut-être avec des conditions spécifiques, le 15 juin.
  • Rester dans son pays. Nombre d’États européens ont fait la promotion d’un tourisme national, tant pour limiter le risque de contagion que pour soutenir l’industrie du pays.
  • Cela suffira-t-il ? Supposons que tous les touristes de chaque pays qui avaient prévu de passer leurs vacances à l’étranger choisissent de se reporter sur des congés dans leur pays de résidence, et que tous ceux qui prenaient habituellement ces congés dans leur propre pays continuent de le faire.
  • L’empressement méditerranéen d’ouverture se comprend mieux : tous les pays du Nord ou du centre de l’Europe s’en sortiraient très bien si tous leurs citoyens y restaient cet été. Mais beaucoup d’États du Sud feraient face à un déficit massif de touristes que la demande nationale ne remplirait pas tout à fait : Croatie, Malte, Grèce, Italie notamment. Or ce sont essentiellement ces États qui ont fait pression pour une ouverture rapide des frontières, sans quarantaine.

Nota bene  : Le retour de l’invasion du monde ? L’été dernier, nous parlions des critiques adressées au tourisme de masse, dont l’Europe est championne. Tout en reconnaissant l’importance économique du tourisme, il serait aisé de faire mieux que le laissez-faire actuel, sans quoi ce n’est pas que Venise qui coulera.1

Sources
  1. BATUT Cyprien, L’invasion du monde  : le tourisme et son rejet, Le Grand Continent, 25 juillet 2019